Bi Luo Chun – 碧螺春 – Spirales de jade du printemps

De mon voyage en Chine, j’ai rapporté un véritable amour pour ce thé. Bien qu’il soit produit à des centaines de kilomètres de là, c’est dans un petit hôtel de Wu Yi Shan que je peux dire avoir réellement rencontré le Bi Luo Chun.

Nous étions alors logés dans un établissement de la ville tenu par un couple passionné de thé et de calligraphie. Lao Ban – ou Patron comme nous l’appelions – avait passé la soirée à nous montrer comment tracer différents caractères à l’aide de ses propres pinceaux sur d’immenses feuilles de papier tout en buvant de litres d’un Rou Gui particulièrement torréfié. Pas loin de minuit, il a dit vouloir partager avec nous un dernier thé avant d’aller se coucher, un thé extraordinaire afin de marquer une rencontre extraordinaire.

C’est alors qu’il a sorti de je ne sais où une toute petite boîte verte hors de laquelle il a prélevé quelques cuillerées d’un thé plein bourgeons blancs et duveteux afin de les déposer dans son gaïwan. Encore aujourd’hui, je revois Lao Ban, les yeux fermés, dans un profond état de méditation pendant de longues secondes alors que les torsades vertes se développaient dans le ventre du gaïwan resté ouvert. Soudain, il dépose le couvercle sur le bol, verse son contenu dans nos tasses et nous les offre à boire. Une fois celles-ci vidées, il n’a dit qu’une seule chose : « À présent, vous sentez le printemps dans votre ventre ! ». Rien de ce qu’on ne m’a jamais dit ne fut aussi vrai…

Bi Luo Chun aux bourgeons duveteu

Depuis cette nuit à Wu Yi Shan, le Bi Lui Chun est resté pour moi Le thé du printemps. J’en ai acheté une grosse boîte dans un marché de Shenzen juste avant de rentrer en Belgique. Il m’en reste encore un peu aujourd’hui et je dois dire qu’il n’a pas beaucoup changé depuis. Son parfum est resté tout aussi frais et je n’hésite pas à m’en préparer dès que j’éprouve le besoin de ressentir cette impression de verdeur.

D’un point de vue plus technique, le Bi Lui Chun n’est pas un thé anodin. Figurant dans la liste des meilleurs thés de Chine, il doit être produit sous certaines conditions afin qu’on puisse le considérer comme authentique.

source image: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jiangsu#/media/Fichier:China_Jiangsu.svg

Les Spirales de Jade du printemps c’est avant tout une histoire de terroir. Il est issu de la province du Jiangsu et plus précisément sur les bords du lac TaiHu dans les montagnes Dongting (district de Wuxian). Le lieu est rendu remarquable par la présence de vergers où poussent divers arbres fruitiers fleurissant simultanément au moment où apparaissent les bourgeons du théier. La croyance populaire veut que le parfum de ces fleurs se transmette naturellement au thé.

La récolte des feuilles n’est effectuée qu’au printemps en prélevant un bourgeon et trois feuilles tendres. Ils existent divers grades et qualité de Bi Luo Chun. Si vous désirez en acquérir, ne choisissez pas ceux roulés en colimaçons. Bien que tentant, ce ne sont pas les meilleurs. Préférez un Bi Luo Chun aux feuilles torsadées comportant beaucoup de duvet blanc et duveteux.

Un bon Bi Luo Chun devra évoquer la fraicheur avec un parfum de végétal frais de fleurs et de fruit. Vous ne devriez y trouver ni amertume et ni astringence, mais plutôt de la rondeur et du moelleux.

Pour une dégustation optimale, je vous recommande de préparer votre Bi Luo Chun directement dans le verre. Les thés verts chinois de bonne qualité supportent parfaitement les infusions continues et successives.

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